L’allergie à la caséine du lait est une réaction allergique principalement observée chez les nourrissons et les jeunes enfants jusqu’à l’âge de trois ans. Elle se caractérise par des éruptions cutanées et des démangeaisons, ainsi que des troubles digestifs qui apparaissent généralement peu de temps après la consommation de produits laitiers. Cette condition tend à se résorber d’elle-même avec le temps, et 70 à 90 % des enfants concernés en sont exempts à l’âge de trois ans.
Qu’est-ce que la caséine ?
Dans le lait de vache, qui contient environ une trentaine de protéines différentes, la β-lactoglobuline et les caséines sont reconnues pour être particulièrement allergènes. Les caséines, en particulier, sont souvent liées à des allergies persistantes.
Le mot « caséine » provient du latin « caseus », qui signifie « fromage ». Il s’agit d’une protéine majeure dans le lait des mammifères, avec une concentration de 30 g/L chez la vache et de 9 g/L chez l’humain.
En présence d’une allergie, le système immunitaire de l’individu réagit de manière inappropriée face à la caséine, produisant des anticorps comme moyen de défense.
La caséine est aussi prisée par les athlètes, notamment les culturistes, comme complément alimentaire pour favoriser la croissance et la réparation musculaire.
Sources alimentaires de caséine
La caséine se trouve dans tous les produits dérivés du lait, qu’il s’agisse de lait de vache, de chèvre, de brebis, de bufflonne ou de jument :
- beurre
- crème
- fromage
- lait
- petit-lait
- glace
Elle est également présente dans la viande de bœuf, de veau, dans les aliments pour bébés, les compléments alimentaires en poudre, ainsi que dans de nombreux produits industriels tels que le chocolat au lait, le pain de mie, les biscuits, les pâtisseries, les yaourts, les sauces prêtes à l’emploi et les charcuteries industrielles.
Symptômes de l’allergie à la caséine
Selon le Professeur Christophe Dupont, allergologue, l’allergie à la caséine fait partie de l’allergie aux protéines du lait de vache, bien que la caséine soit le principal allergène. Les symptômes varient considérablement et peuvent apparaître rapidement ou non après la consommation de lait.
Réactions immédiates
Elles surviennent généralement dans les deux heures suivant la consommation de lait de vache et peuvent inclure de l’urticaire, des vomissements, des douleurs abdominales, de la diarrhée, parfois avec du sang dans les selles, et dans des cas rares, un choc anaphylactique.
Symptômes moins sévères et plus tardifs
Ces symptômes incluent :
- reflux gastro-œsophagien,
- douleurs abdominales,
- coliques,
- ballonnements,
- perte de poids.
Les réactions cutanées telles que l’eczéma, les plaques rouges, les démangeaisons et les boutons peuvent également survenir.
Symptômes respiratoires
Des symptômes tels que l’asthme, la toux ou un nez qui coule peuvent également être présents.
Il est important de distinguer l’allergie aux protéines de lait de vache de l’intolérance au lactose, qui n’est pas une réaction allergique.
Manifestations chez le nourrisson
L’allergie aux protéines de lait peut se manifester dès trois semaines après la naissance et jusqu’à l’âge de huit à dix mois. 70 à 90 % des enfants guérissent spontanément à l’âge de trois ans.
Cette allergie se caractérise par des rougeurs et des démangeaisons cutanées, ainsi que des symptômes digestifs tels que des régurgitations, des vomissements, de la constipation, de la diarrhée ou des douleurs abdominales.
En France, elle affecte environ un bébé sur quarante. Si les deux parents ont des antécédents d’allergies, le risque augmente à environ un bébé sur cinq.
Les nourrissons atteints courent un risque accru de développer d’autres types d’allergies plus tard, comme des allergies alimentaires, le rhume des foins ou l’asthme.
Situation chez l’adulte
Comme cette allergie guérit généralement avant trois ans, elle est rare chez les adultes.
Diagnostiquer l’allergie à la caséine
Le diagnostic repose principalement sur l’observation des symptômes cliniques, mais des tests cutanés, tels que le prick-test, peuvent également être utilisés. Lors de ce test, la peau est légèrement piquée à travers une goutte de lait pour observer les réactions.
Un test sanguin peut être prescrit pour détecter la présence d’anticorps spécifiques, les immunoglobulines E (IgE). Toutefois, il est fréquent que les réactions allergiques aux protéines du lait ne soient pas médiées par les IgE, il est donc crucial de baser le diagnostic sur les symptômes cliniques, même en l’absence d’IgE spécifiques.
Conduite à tenir en cas d’allergie
Pour les adultes, le traitement consiste généralement à éviter tout aliment contenant des protéines de lait. Cependant, la sensibilité peut varier d’une personne à l’autre, et certains adultes peuvent tolérer de petites quantités de produits laitiers, surtout s’ils sont fortement cuits, comme dans les biscuits.
Pour les enfants, le régime alimentaire varie en fonction de leur âge. Avant quatre mois, si l’enfant est exclusivement allaité, il peut être conseillé à la mère de suivre un régime sans protéines de lait de vache pendant quelques semaines.
Si l’allaitement n’est pas possible ou si la mère choisit de ne pas suivre ce régime, d’autres options sont disponibles, telles que les hydrolysats poussés de protéines de lait de vache.
De plus en plus, on utilise des formules infantiles à base d’hydrolysats de protéines de riz, qui offrent une composition nutritionnelle adéquate. Les formules à base de soja sont de moins en moins utilisées en raison de leur teneur en phyto-œstrogènes et ne sont autorisées qu’à partir de six mois.
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