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Pacemaker : Tout savoir en 10 questions clés sur les stimulateurs cardiaques !

Pacemaker : les stimulateurs cardiaques en dix questions
Chaque année, en France, plus de 40 000 pacemakers sont implantés. Cet appareil de petite taille, qui a connu de nombreux progrès techniques récents, est essentiel pour sauver des vies. Voici des éclaircissements sur certaines interrogations que vous pourriez avoir à propos de ces dispositifs.

Environ 2 millions de personnes en Europe vivent avec un pacemaker, qui est mis en place suite à un ralentissement ou une défaillance cardiaque.

Qu’est-ce qu’un pacemaker ?

Le pacemaker est un dispositif destiné à stimuler le rythme cardiaque lorsqu’il devient trop lent. Il comprend un boîtier contenant des circuits électroniques alimentés par une batterie. Ce dispositif surveille continuellement le rythme cardiaque, identifie les anomalies et active une stimulation électrique pour induire un battement cardiaque et prévenir les risques de syncope.

Le pacemaker ne se déclenche que lorsque le rythme cardiaque est inférieur à un seuil prédéfini, souvent fixé à 60 battements par minute. Certains modèles possèdent également une mémoire permettant de stocker des informations sur le fonctionnement du cœur.

À noter : il existe maintenant des pacemakers monochambre sans sonde, insérés dans le ventricule droit du cœur par voie veineuse fémorale.

À qui s’adressent les pacemakers ?

Les ralentissements du rythme cardiaque sont communs chez les personnes âgées et peuvent être liés ou non à une pathologie cardiaque. Avec l’âge, l’activité électrique du cœur peut devenir irrégulière ou la transmission des signaux électriques peut être moins efficace. Les cardiologues recommandent l’implantation d’un pacemaker lorsque les médicaments seuls ne suffisent pas à corriger le ralentissement cardiaque.

L’implantation d’un pacemaker est-elle risquée ou douloureuse ?

La pose d’un pacemaker nécessite une intervention chirurgicale, mais c’est une procédure peu risquée réalisée même chez des patients très âgés. On bénéficie d’une grande expérience dans ce domaine depuis la première implantation en 1958. L’intervention ne requiert aucune préparation spéciale.

Elle consiste généralement à introduire via une petite incision une ou plusieurs sondes-électrodes par voie veineuse, typiquement près de la clavicule, puis à connecter ces électrodes au boîtier du stimulateur qui est implanté sous la peau dans la même région. Plus rarement, il peut être nécessaire d’ouvrir le thorax pour placer les électrodes directement sur le myocarde en cas de complications lors de l’implantation.

Les complications sont rares, mais il peut arriver que les sondes se déplacent ou que des infections ou des hématomes se forment au site d’implantation. Si vous remarquez un gonflement ou une rougeur autour du site d’implantation, consultez votre médecin.

La durée d’hospitalisation est généralement très courte et vous pourrez reprendre vos activités normales rapidement. Vous vous habituerez vite à ce dispositif qui pèse environ trente grammes.

L’implantation est habituellement peu douloureuse car elle est réalisée sous anesthésie locale, et plus rarement sous anesthésie générale. La douleur post-opératoire est généralement modérée.

Un suivi est-il nécessaire lorsqu’on porte un pacemaker ?

Vous devrez consulter régulièrement votre cardiologue pour s’assurer du bon fonctionnement du pacemaker et vérifier que la fréquence cardiaque maintenue par l’appareil est appropriée. Les consultations sont généralement prévues tous les six mois, puis tous les 3 à 4 mois lorsque le pacemaker approche de la fin de sa durée de vie théorique.

Le cardiologue ajustera votre pacemaker à distance à l’aide d’un dispositif externe appelé programmateur, placé temporairement contre la peau. Cette procédure est totalement indolore. Les patients porteurs d’un pacemaker doivent également porter sur eux un carnet indiquant qu’ils disposent d’un tel dispositif et précisant ses caractéristiques, car plusieurs types de pacemakers sont disponibles. Informez votre médecin si vous ressentez des sensations inhabituelles que vous attribuez à votre pacemaker.

Quels sont les principaux types de pacemakers disponibles ?

Il existe des pacemakers monochambre et double chambre.

  • Dans le cas monochambre, une seule électrode est implantée, généralement dans le ventricule droit, ou plus rarement dans l’oreillette droite ;
  • Dans le cas double chambre, une seconde électrode est également implantée dans l’oreillette droite, ce qui permet une meilleure simulation de la physiologie cardiaque naturelle.

La plupart des pacemakers ajustent leur fréquence en fonction de l’activité physique du patient, permettant ainsi d’augmenter le rythme cardiaque lors d’efforts physiques.

Quelle est la durée de vie de la batterie ?

Les pacemakers actuels ont une garantie de quatre ans, mais leur batterie au lithium peut durer bien plus longtemps. Habituellement, seul le boîtier est remplacé lors du renouvellement du dispositif, les sondes restant en place. Ainsi, l’intervention est plus simple que l’installation initiale.

Que penser des systèmes de détection d’armes dans les aéroports ou des systèmes antivol dans les magasins ?

Le boîtier des pacemakers, souvent en titane, offre une bonne protection contre la majorité des interférences électromagnétiques. Ainsi, les risques sont très limités. Toutefois, il est possible que ces dispositifs de sécurité perturbent brièvement le fonctionnement des pacemakers. Il est donc préférable de les éviter si possible, ou du moins de ne pas s’attarder sous les portiques.

Téléphone portable, électroménager, quelles précautions prendre ?

  • Il est tout à fait possible de porter un téléphone portable, mais par précaution, ne le placez pas près du pacemaker. Portez-le de préférence sur le côté droit du corps. Les téléphones sans fil domestiques ne posent aucun problème ;
  • Les pacemakers modernes tolèrent bien les interférences électromagnétiques émises par les fours à micro-ondes, les télévisions et la plupart des appareils électroménagers, à l’exception notable des plaques à induction. Par mesure de prudence, évitez de manipuler ces appareils lorsqu’ils sont en fonction ;
  • Vous pouvez subir une intervention chirurgicale sans difficulté, mais les électrodes du bistouri électrique doivent être éloignées du pacemaker ;
  • Enfin, le traitement par lithotritie (utilisation d’ondes de choc pour briser des calculs rénaux) et les séances de radiothérapie nécessitent des précautions spéciales.

Peut-on faire du sport avec un pacemaker ?

Avant de commencer toute activité physique, l’accord de votre cardiologue est essentiel et une surveillance régulière est nécessaire. Généralement, une activité de faible à modérée intensité est recommandée, et il est conseillé d’attendre 1 à 2 mois avant de reprendre le sport, le temps que le dispositif se stabilise dans votre corps.

Cependant, les sports à risque de traumatismes tels que le football, le basketball, le rugby, sont contre-indiqués. Ce n’est pas le pacemaker lui-même qui est à risque, car il est bien protégé par un boîtier, mais plutôt les sondes qui peuvent se déplacer ou être endommagées.

Quels examens complémentaires peut-on réaliser avec un pacemaker ?

Les porteurs de pacemaker qui souffrent également d’autres pathologies (AVC, cancer, diabète, polyarthrite rhumatoïde…) nécessitent souvent un suivi par imagerie. Informez le radiologue si vous devez subir un tel examen.

Le scanner, le PET scan, la scintigraphie et la radiographie peuvent être effectués sans problème chez un patient porteur d’un pacemaker. Toutefois, les IRM peuvent interférer avec le dispositif et perturber son fonctionnement, ce pourquoi leur réalisation est généralement déconseillée. Cependant, dans certaines situations où d’autres méthodes d’imagerie ne suffisent pas (pour évaluer l’étendue d’un accident vasculaire cérébral, d’une tumeur ou d’une inflammation en cas de sclérose en plaques, par exemple), les médecins peuvent être contraints de procéder à une IRM, ce qui présente des risques.

Pour répondre à cette problématique, Medtronic a développé un pacemaker compatible avec l’IRM, le système Advisa MRI SureScan ®. Ce dispositif, selon son fabricant :

  • Contient moins de composés ferromagnétiques ;
  • Est mieux protégé, ses sondes résistent mieux à la chaleur générée par l’IRM et ne risquent plus d’être stimulées de manière inappropriée ;
  • Il est possible de programmer le dispositif avant l’IRM pour éviter des déprogrammations pendant l’examen et contrôler son fonctionnement.

Une étude scientifique pour vérifier la tolérance alléguée de ce pacemaker a été réalisée aux États-Unis et publiée dans la revue Heart Rhythm le 5 octobre 2010 : sur 464 patients équipés de ce pacemaker, 258 ont subi une IRM dans les 12 semaines suivant son implantation. Aucun n’a présenté les complications redoutées liées à l’IRM (arythmie ventriculaire, dysfonctionnement de l’appareil, réinitialisation). Le suivi sur plusieurs semaines n’a pas révélé de différences électriques notables entre les 258 patients ayant eu une IRM et le groupe témoin de 206 personnes.

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