Grippe en détail : Symptômes, Vaccination, et Durée d’Incubation Expliqués

Connue depuis l’antiquité et documentée dans les écrits médicaux les plus anciens, la grippe est une des pathologies virales les plus répandues. Cependant, il est courant de confondre la grippe avec un simple état grippal, bien que les deux conditions soient différentes. Dans certains cas, la grippe peut nécessiter une admission à l’hôpital.

Quels sont les premiers symptômes et leur délai d’apparition ?

Il est important de différencier un syndrome grippal d’une véritable grippe.

Symptômes du syndrome grippal

Le syndrome grippal présente des symptômes généralement temporaires et de gravité modérée. Les agents responsables incluent le virus respiratoire syncytial (VRS), les virus para-influenza, les adénovirus, les rhinovirus, les entérovirus et les coronavirus.

Symptômes de la grippe

En revanche, la grippe authentique, de nature saisonnière et virale, se manifeste par des symptômes soudains et sévères :

• Une forte fièvre (environ 39°C);
• Une grande fatigue (asthénie);
• Des maux de tête importants;
• Des courbatures étendues;
• Des frissons;
• Parfois, une toux et une congestion nasale.

Le virus de la grippe est une des principales causes de mortalité infectieuse en France, causant la mort de plusieurs milliers de personnes chaque année.

Les virus grippaux (Influenza)

Les virus de la grippe sont classés dans la famille des Orthomyxoviridae et le genre Influenzavirus, qui se subdivise en trois types : A, B et C. Les types A et B sont à l’origine des épidémies annuelles de grippe, mais seul le type A peut provoquer des pandémies. Le type C est associé à des cas plus sporadiques.

Les virus de type A sont les plus courants et les plus agressifs. Ils sont classés selon leurs antigènes de surface, l’hémagglutinine (H1 à H16) et la neuraminidase (N1 à N9), ce qui permet de distinguer de nombreux sous-types. Cependant, pour la grippe saisonnière, seuls quelques-uns de ces sous-types, notamment H1, H2, H3 et N1 ou N2, sont impliqués.

Différencier la grippe du Covid : comment s’y prendre ?

La saison hivernale est propice aux épidémies de grippe et de Covid-19, deux maladies aux symptômes souvent similaires. Selon le professeur Arnaud Fontanet, de l’Institut Pasteur, il est difficile de les distinguer. Les deux peuvent débuter par de la fièvre, des courbatures, une fatigue intense, rapidement suivies par une toux, et parfois par un essoufflement quelques jours après.

Toutefois, certains signes peuvent orienter le diagnostic. Pour la grippe, les symptômes typiques incluent la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, la fatigue, les éternuements et le nez bouché. Pour le coronavirus, en plus de la fièvre fréquente, les symptômes peuvent varier et inclure des éruptions cutanées, une perte de l’odorat ou du goût, des maux de tête, ou des troubles digestifs.

Le Covid-19 peut aussi se manifester par des symptômes plus graves tels qu’une détresse respiratoire aiguë ou une insuffisance rénale aiguë. Le seul moyen fiable de diagnostiquer l’une ou l’autre maladie reste le test nasopharyngé (PCR ou antigénique). En cas de résultat positif au Covid-19, une période d’isolement de dix jours est recommandée, accompagnée d’une surveillance des symptômes. Un résultat négatif implique de continuer à appliquer les gestes barrières.

Période d’incubation de la grippe

La grippe a une période d’incubation, c’est-à-dire le temps entre la contamination par le virus et l’apparition des premiers symptômes, qui varie entre 24 et 48 heures.

Durée de la contagiosité de la grippe

Une personne atteinte de la grippe reste contagieuse pendant environ six jours après l’apparition des premiers symptômes. La transmission du virus se fait principalement par les sécrétions respiratoires : toux, éternuements, mais aussi par contact direct avec une personne infectée ou avec des surfaces contaminées (poignées de porte, etc.). Chez les individus en bonne santé, la guérison est généralement complète après une à deux semaines, mais elle peut être plus longue chez les personnes immunodéprimées, chez qui il est conseillé de limiter les contacts.

Durée des symptômes de la grippe et du syndrome grippal

En moyenne, la fièvre associée à la grippe dure de trois à cinq jours, tandis que les douleurs peuvent perdurer pendant une durée similaire. La fatigue peut nécessiter une à deux semaines pour disparaître complètement.

Durée de vie du virus de la grippe

La longévité du virus de la grippe varie selon les surfaces :

• 5 minutes sur la peau;
• Quelques heures dans les sécrétions séchées;
• 8 à 12 heures sur les tissus comme les mouchoirs ou les vêtements;
• Plusieurs jours sur des surfaces inertes (boutons, poignées de porte, plans de travail).

Grippe : qui est à risque de complications ?

Le virus de la grippe peut être particulièrement dangereux pour certaines catégories de personnes, qui sont donc encouragées à se faire vacciner chaque année. Parmi elles :

• Les personnes âgées de plus de 65 ans;
• Les femmes enceintes;
• Les personnes souffrant de certaines maladies chroniques;
• Les personnes obèses avec un IMC égal ou supérieur à 40;
• Les nourrissons de moins de 6 mois, particulièrement vulnérables (notamment les prématurés).

Les complications graves les plus fréquentes incluent la pneumonie, l’exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de mucoviscidose, et la décompensation de l’asthme.

Quel est le jour le plus difficile de la grippe ?

Bien que l’intensité des symptômes puisse varier d’une personne à l’autre, les deux premiers jours suivant l’apparition des symptômes sont généralement les plus éprouvants.

Vaccination contre la grippe

La vaccination est recommandée pour :

• Les femmes enceintes, quel que soit le stade de la grossesse;
• Les personnes de 65 ans et plus;
• Les personnes, y compris les enfants à partir de 6 mois, souffrant de certaines pathologies:
• Affections broncho-pulmonaires chroniques (asthme, BPCO);
• Insuffisances respiratoires chroniques de toutes causes, y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation respiratoire, les malformations des voies aériennes, les malformations pulmonaires ou de la cage thoracique;
• Maladies respiratoires chroniques ne rentrant pas dans les critères de l’ALD mais pouvant être exacerbées par la grippe, telles que l’asthme, la bronchite chronique, les bronchiectasies, l’hyper-réactivité bronchique;
• Dysplasies broncho-pulmonaires;
• Mucoviscidose;
• Cardiopathies congénitales cyanogènes ou avec une HTAP et/ou une insuffisance cardiaque,
• Insuffisances cardiaques graves;
• Valvulopathies graves;
• Troubles du rythme cardiaque nécessitant un traitement à long terme;
• Maladies des coronaires;
• Antécédents d’accident vasculaire cérébral;
• Formes graves de maladies neurologiques et musculaires (myopathie, poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcot),
• Paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragmatique,
• Néphropathies chroniques graves,
• Syndromes néphrotiques,
• Drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalasso-drépanocytose,
• Diabètes de type 1 et de type 2,
• Déficits immunitaires primitifs ou acquis (maladies oncologiques et hématologiques, transplantations d’organe et de cellules souches hématopoïétiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires et/ou auto-immunes sous traitement immunosuppresseur), à l’exception des personnes recevant un traitement régulier par immunoglobulines ; personnes infectées par le VIH quel que soit leur âge et leur statut immunovirologique,
• Maladie hépatique chronique avec ou sans cirrhose;
• Les personnes obèses avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40 kg/m2, sans pathologie associée ou souffrant d’une maladie autre que celles mentionnées ci-dessus;
• Les personnes résidant dans un établissement de soins de suite ou dans un établissement médico-social d’hébergement quel que soit leur âge;
• L’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave comme défini : prématurés, notamment ceux présentant des séquelles de type broncho-dysplasie, et les enfants atteints de cardiopathie congénitale, de déficit immunitaire congénital, de pathologie pulmonaire, neurologique ou neuromusculaire ou d’une affection de longue durée.

Il est crucial de renouveler la vaccination chaque année, car le virus de la grippe évolue constamment avec l’apparition de nouvelles souches. Le vaccin est donc différent chaque année. Les épidémies de grippe peuvent se produire entre octobre et mars, et la période optimale pour se faire vacciner s’étend d’octobre à mi-décembre. Un délai de 15 jours est nécessaire pour que le corps produise les anticorps protecteurs. Il est donc préférable de se faire vacciner avant le début de la saison grippale.

Traitements contre la grippe

Pour les individus sans conditions de santé préexistantes, le corps est généralement capable de combattre l’infection avec du repos, une bonne hydratation et des médicaments antipyrétiques. Les recommandations sont simples :

• Rester au lit;
• Boire abondamment;
• Dégager le nez;
• Traiter la fièvre.

Pour les enfants, le choix de l’antipyrétique peut dépendre de l’âge, et il revient au médecin de décider de l’opportunité d’utiliser un médicament particulier.

Il est aussi possible d’utiliser des antiviraux par voie orale, qui peuvent réduire la durée et l’intensité des symptômes s’ils sont pris dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers signes. Il existe actuellement deux types de ces médicaments :

• Les inhibiteurs de la protéine virale M2 (amantadine et rimantadine), efficaces contre les virus de type influenza A. Cependant, ils présentent des inconvénients, notamment une mauvaise tolérance rénale, hépatique et neurologique, et des résistances peuvent apparaître rapidement;
• Les inhibiteurs de la neuraminidase (zanamivir – Relenza ® – et oseltamivir – Tamiflu ®), efficaces en réduisant l’intensité et la durée des symptômes s’ils sont pris rapidement après l’apparition des symptômes. Ces médicaments auraient également un effet préventif contre l’infection grippale. Toutefois, une étude publiée en 2012 comprenant des données publiées et non publiées en double aveugle comparant l’oseltamivir (Tamiflu ®) à un placebo a montré que les bénéfices de ce médicament se limitaient à une réduction de la durée des symptômes de 20 heures si pris dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes. Aucune réduction significative des complications graves, telles que la pneumonie ou l’hospitalisation, n’a été observée par les auteurs. Ces résultats amènent à questionner son utilité en cas de pandémie grippale.

Il est important de rappeler que l’utilisation des antibiotiques se limite à la prévention des complications de la grippe (infections bactériennes). Ils sont inefficaces contre le virus lui-même.

Prévention de la grippe

Des mesures simples peuvent aider à réduire la transmission du virus :

• Se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon, ou à défaut, utiliser une solution hydroalcoolique;
• Se couvrir la bouche lorsqu’on tousse ou éternue, et apprendre aux enfants à en faire autant;
• Porter un masque;
• Limiter les contacts et éviter les endroits très fréquentés lorsqu’on est contaminé;
• Aérer son logement quotidiennement.