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Fièvre ou diarrhée post-vacances: Découvrez les causes possibles!

Rentrer de vacances peut parfois s’accompagner de symptômes désagréables comme la fièvre ou la diarrhée. Particulièrement si vous revenez de zones tropicales, il est conseillé de rester vigilant tout en évitant de s’alarmer outre mesure. En effet, la plupart de ces symptômes sont généralement bénins et se traitent facilement.

Les vacances se sont bien passées, toutefois le retour est quelque peu assombri par des soucis de santé mineurs. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter excessivement ! Ces désagréments sont souvent causés par des facteurs courants qui méritent néanmoins une attention. Voici quelques explications.

Diarrhée : souvent de la turista, mais attention aux exceptions

Une diarrhée après un voyage pourrait souvent être attribuée à la turista, qui apparaît généralement après un délai. Les traitements recommandés sont similaires à ceux d’une diarrhée classique :

  • Réhydratation orale (eau, sucre, sel);
  • Un antiseptique intestinal;
  • Un médicament antidiarrhéique comme le lopéramide ou le Smecta;
  • Un antispasmodique pour les douleurs abdominales.

Si la diarrhée persiste plus de deux jours après le retour ou s’accompagne de fièvre, de mucus, de pus ou de sang dans les selles, une consultation médicale est nécessaire.

Infection parasitaire

Si votre retour est d’Afrique ou d’Asie et que vous souffrez d’une diarrhée tenace, il est possible que vous ayez contracté une infection parasitaire, telle que celle causée par les amibes. Ces infections peuvent également être dues à des shigelles ou des salmonelles, suite à la consommation d’aliments contaminés. Dans tous les cas, une analyse de selles est recommandée pour confirmer le diagnostic.

« Faites bouillir, cuisez, épluchez »

Ces infections se déclarent généralement dans la première semaine du séjour. La majorité des cas sont le résultat de négligences alimentaires, ne respectant pas la règle « faites bouillir, cuisez, épluchez ou oubliez » concernant la nourriture et l’eau.

Fièvre : vérifier d’abord la possibilité d’un paludisme

La survenue de fièvre après un séjour en zone tropicale est un phénomène de plus en plus commun avec le développement du tourisme, et peut se manifester des semaines ou des mois après le retour. Il est crucial d’éliminer toute suspicion de paludisme, une maladie fébrile aiguë causée par des parasites transmis par des piqûres de moustiques infectés. En France, en 2015, il y avait 4750 cas de paludisme importé, un nombre en augmentation depuis quelques années1.

Le paludisme est suspecté si :

  • Vous revenez d’une zone à risque de cette maladie;
  • Vous n’avez pas utilisé de protection contre les moustiques;
  • Vous n’avez pas pris de traitement préventif durant votre séjour.

Il est alors nécessaire de rechercher la présence du parasite Plasmodium dans le sang. Le traitement du paludisme est curatif et détaillé dans cet article.

Fièvre : envisager le chikungunya, la dengue ou le virus Zika

Ces virus doivent également être considérés en cas de forte fièvre et de symptômes grippaux après un voyage.

Chikungunya

Le chikungunya est un virus véhiculé par les moustiques du genre Aedes, présent notamment en Afrique de l’Est, en Asie du Sud-Est et dans le sous-continent indien. Quelques cas autochtones ont été identifiés dans le sud de la France. Les symptômes incluent des douleurs articulaires, des éruptions cutanées et parfois des saignements mineurs (gencives, nez). Le traitement est symptomatique et repose sur la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires pour soulager les douleurs.

Dengue

La dengue est aussi transmise par une piqûre de moustique et se trouve principalement en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique, en Amérique du Sud et en Afrique. Outre une forte fièvre, les symptômes incluent un ralentissement du rythme cardiaque, des maux de tête, des douleurs musculaires et des courbatures. Parfois, des éruptions cutanées peuvent également survenir. Il existe une forme plus sévère, la dengue hémorragique, qui affecte principalement les enfants dans certaines régions.

Zika

Le virus Zika, transmis par un autre moustique Aedes, l’Aedes albopictus, aussi appelé moustique-tigre, gagne également en notoriété. Proche du chikungunya, les symptômes du virus Zika sont similaires aux autres virus transmis par des moustiques : forte fièvre, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires, etc. Dans de rares cas, des complications neurologiques telles que le syndrome de Guillain-Barré peuvent survenir.

Les traitements de ces virus sont uniquement symptomatiques : prise de médicaments contre la fièvre et les douleurs (paracétamol ou anti-inflammatoires non stéroïdiens). Il est conseillé aux patients de boire abondamment pour contrer la déshydratation liée aux fortes fièvres.

Fièvre, toux sèche, courbatures : serait-ce la grippe ?

Ces symptômes évoquent un état grippal, plus fréquent si vous revenez d’un pays où la saison est hivernale. Il pourrait s’agir d’une grippe saisonnière, mais aussi de la grippe A (H1N1), un virus pandémique depuis le printemps 2009, responsable d’un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

La grippe A concerne surtout les jeunes et, comme la grippe saisonnière, présente un risque de complications pour les personnes à santé fragile (nouveau-nés, femmes enceintes, personnes atteintes de maladies chroniques, asthme sévère, immunodépression, etc.). Le traitement, après consultation d’un médecin généraliste et en l’absence de complications, repose sur le paracétamol et éventuellement un antiviral selon le contexte.

Le virus respiratoire MERS-CoV

Depuis 2012, un autre type de virus respiratoire, le MERS-CoV (coronavirus responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient), a émergé. Présent initialement en Arabie Saoudite, il partage des symptômes avec le SRAS : fièvre, toux et difficultés respiratoires. Une pneumonie peut également survenir, bien que ce ne soit pas systématique. Des symptômes gastro-intestinaux tels que la diarrhée ont aussi été rapportés. Toutefois, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure pour ce virus, car aucun cas n’a été recensé en France à ce jour.

Fièvre : possibilité d’infection du tube digestif, des poumons ou de la peau

La fièvre peut être due à des infections digestives, respiratoires ou cutanées. Parmi les plus courantes, on trouve :

  • Les hépatites virales A, transmises par l’eau ou les aliments contaminés;
  • Les hépatites B, qui se propagent par contact sexuel (ces deux formes d’hépatite sont particulièrement dangereuses si vous n’êtes pas vacciné);
  • Les pneumonies à pneumocoque ou même la tuberculose, qui ne sont pas rares après un retour de voyage;
  • Certaines infections de la peau à staphylocoques ou à streptocoques et les MST (syphilis, gonorrhée, VIH).

Dans d’autres cas, il pourrait s’agir de maladies spécifiques aux régions tropicales telles que :

  • Les leishmanioses,
  • Les rickettsioses;
  • La fièvre jaune;
  • Des affections parasitaires comme la bilharziose, la filariose, etc.

Les précautions à prendre en voyage

La liste des dangers infectieux menaçant le voyageur est assez longue. Pour les éviter, plusieurs mesures sont recommandées :

  • Vérifier ses vaccinations (fièvre jaune, hépatites, typhoïde…) avant le départ;
  • Prendre ses médicaments contre le paludisme;
  • Surveiller scrupuleusement son alimentation et la qualité de l’eau.

Pour minimiser tout risque de contamination pendant le voyage, Santé Publique France propose plusieurs conseils préventifs aux voyageurs1 :

  • Se laver fréquemment les mains, avant de manger, avant de manipuler des aliments, et après être allé aux toilettes;
  • Consommer uniquement de l’eau en bouteille scellée (ouverte devant vous), ou, en l’absence, rendue potable par ébullition (1 minute à gros bouillons) ou par filtration;
  • Éviter les glaçons et les jus de fruits frais préparés de façon artisanale;
  • Éviter l’eau en sachet;
  • Consommer uniquement du lait pasteurisé ou bouilli;
  • Peler soi-même les fruits après s’être lavé les mains;
  • Éviter les crudités, les coquillages, les plats réchauffés;
  • Éviter les sorbets et les crèmes glacées;
  • Éviter de consommer de la nourriture vendue dans la rue (sauf si elle est bien cuite et encore fumante);
  • Éviter les buffets froids des restaurants;
  • Bien cuire les œufs, les viandes, les poissons et les crustacés;
  • Se renseigner localement sur les risques de toxicité des poissons de mer (risque de ciguatera).

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