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Découvrez les secrets de l’os du pied: Anatomie et pathologies essentielles!

Avec ses 26 os et 17 articulations, le pied est une partie du corps à la fois précieuse et complexe. Quelles sont les pathologies courantes et les types de fractures pouvant l’affecter ? Le Dr Christophe Piat, chirurgien orthopédiste à Paris, nous éclaire sur le sujet.

Le pied, composé d’os, de cartilage, d’articulations, de ligaments, de tendons, de muscles, d’artères, de veines, de nerfs et recouvert de peau, a pour fonction principale de supporter le poids du corps et de faciliter la locomotion quotidienne.

Structure du pied humain : os, articulations, muscles

Le pied est le premier contact du corps avec le sol. L’architecture du pied se compose de 26 os et 17 articulations principales. Certains experts différencient les os de l’avant-pied de ceux de l’arrière-pied, tandis que d’autres distinguent les os de la partie médiane de ceux de la partie latérale. « Ce sont des perspectives différentes pour comprendre la physiologie du pied, utiles selon le problème à traiter« , explique le Dr Christophe Piat.

On distingue aussi les muscles intrinsèques (spécifiques au pied) des muscles extrinsèques (qui prennent leur origine dans la jambe). La plante du pied, riche en terminaisons nerveuses, constitue la partie inférieure du pied.

Typiquement, les os du pied sont répartis en trois régions :

  • l’arrière-pied (tarse) ;
  • le milieu du pied (métatarse, formé de longs os) ;
  • l’avant-pied (les phalanges, qui sont des os plus petits).

Les os du pied sont cruciaux pour la marche, la stabilité du pied et l’équilibre corporel.

Tarse, métatarse et phalanges… Quels sont ces os ?

  • Le tarse, situé à l’arrière du pied, comprend 7 os ;
  • Le calcanéus, l’os le plus robuste et volumineux du pied, s’articule avec le talus et l’os cuboïde pour former le talon ;
  • Le talus, seul os reliant les os de la jambe, se trouve à l’arrière du pied et se joint à la cheville en s’articulant avec l’os naviculaire et le calcanéus ;
  • L’os naviculaire, aussi nommé scaphoïde tarsien, ressemble à une barque ;
  • L’os cuboïde, de forme cubique, se situe sur la face latérale entre le calcanéus à l’arrière et le métatarse à l’avant ;
  • Les trois os cunéiformes : médial, intermédiaire et latéral ;
  • L’avant-pied est formé par le métatarse et les phalanges ;
  • Le métatarse est composé de 5 os situés entre les orteils et le reste du pied.

En totalité, 14 phalanges forment le squelette du pied. « Le gros orteil a deux phalanges, tandis que les quatre autres orteils en ont trois, comme les doigts de la main« , indique le Dr Piat.

Malformations congénitales

Certaines malformations congénitales rares peuvent affecter le pied et ses extrémités. La plus commune est la syndactylie, caractérisée par la fusion de deux orteils, généralement entre le 3e et le 4e. « Cette malformation touche 0,5% à 1% de la population, selon les études scientifiques« , précise le chirurgien.

Une autre malformation courante est le pied bot, qui affecte environ un nouveau-né sur mille et concerne davantage les garçons que les filles.

Morphologies spécifiques : les différentes formes de pied

Physiologiquement, si le second orteil est plus long que le gros orteil, on parle de « pied grec« . Si le gros orteil est le plus long, il s’agit d’un pied égyptien. Un pied carré se caractérise quant à lui par la même taille des deux premiers orteils.

Si elles ne sont pas considérées comme des malformations, certaines formes particulières de pieds peuvent à terme entraîner des problèmes spécifiques. Ainsi, les pieds creux ou plats peuvent nécessiter des semelles orthopédiques pour corriger une cambrure trop prononcée ou insuffisante de la voûte plantaire. Ces caractéristiques sont souvent héréditaires. « Cependant, certaines personnes peuvent très bien vivre avec ces particularités anatomiques toute leur vie« , nuance le Dr Piat.

La forme des orteils peut aussi influencer l’apparition de certaines pathologies du pied (notamment pour les orteils en griffes) et de douleurs. Parfois associé à une malformation congénitale, le pied équin se caractérise par l’impossibilité de poser le talon au sol, en raison d’une absence de flexion dorsale de la cheville.

L’hallux valgus : première cause de consultation chez le chirurgien orthopédique

Communément appelé « oignon » dans le langage courant, l’hallux valgus est la principale raison de consultation chez le chirurgien orthopédique. Il s’agit d’une déviation externe du gros orteil, principalement liée à l’âge : elle concerne 7 % des personnes de moins de 20 ans et 40 % de celles de plus de 70 ans. Les femmes sont particulièrement affectées, probablement en raison du port prolongé de chaussures étroites et à talons hauts.

Une composante héréditaire semble également jouer un rôle. Avec le temps, la déformation provoque souvent une douleur significative accompagnée de rougeurs et d’un gonflement du gros orteil, incitant la personne à consulter. L’intervention chirurgicale, réalisée sous anesthésie locale, vise à réaligner le gros orteil et à soulager le patient. « Actuellement, ce traitement est très efficace, surtout s’il est entrepris tôt. Il réussit dans 95 % des cas après deux ans« , souligne le Dr Piat.

Avec le temps, l’hallux valgus peut réapparaître, mais une nouvelle intervention chirurgicale reste toujours envisageable. « Bien qu’il soit difficile de prévenir cette pathologie, le port de semelles orthopédiques directement dans la chaussure, voire d’une orthèse plantaire, peut être utile pour soulager le pied, même si les études scientifiques actuelles ne permettent pas encore de déterminer précisément dans quelle mesure« , ajoute le chirurgien.

L’hallux rigidus : l’autre affection du gros orteil

Moins connu que l’hallux valgus, l’hallux rigidus est associé à la présence d’arthrose au niveau du gros orteil. Cette affection se manifeste par une raideur articulaire, des difficultés à se tenir sur la pointe des pieds, à porter des chaussures à talons, voire à courir. Cette raideur s’accompagne de tuméfactions osseuses qui compliquent le chaussage et la marche. L’aggravation est constante, bien qu’il soit impossible d’en prévoir l’échéance. « Au début, l’arthrose peut être traitée par une orthèse plantaire, de la rééducation, des injections de dérivés cortisonés, voire des facteurs de croissance », explique le spécialiste. Si les résultats sont insuffisants, une intervention chirurgicale est alors envisagée (fusion de l’articulation enraidie et douloureuse ou chirurgie conservatrice).

Orteils en griffes et autres déformations

Fréquentes et souvent problématiques, les déformations du pied sont courantes. « Elles sont généralement liées à l’âge, mais le port de chaussures inadaptées peut également les favoriser« , explique le Dr Piat. Les orteils en « griffes » sont parfois associés à l’hallux valgus. L’orteil peut se retrouver « recroquevillé » sur lui-même (orteil en griffe). Dans d’autres cas, la dernière phalange peut se retrouver en flexion (orteil en marteau), voire en « col de cygne » (flexion inversée). Certaines formes de pied (le pied creux, notamment) peuvent favoriser ces déformations. En outre, la polyarthrite rhumatoïde ou d’autres maladies inflammatoires semblent également jouer un rôle dans leur apparition.

Ces malformations favorisent la formation de cors, de durillons, voire de troubles musculosquelettiques et rendent la recherche de chaussures adaptées parfois difficile. Selon les cas, la pose d’une orthoplastie (moulage servant à protéger les orteils), le port de semelles orthopédiques ou une chirurgie peut être proposée.

Rhumatismes inflammatoires chroniques

Tout aussi fréquents, les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) favorisent la dégradation des pieds et provoquent un vieillissement inflammatoire prématuré. Parmi eux, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le rhumatisme psoriasique font partie des rhumatismes les plus fréquemment rencontrés. Par ailleurs, les rhumatismes microcristallins (plus connus sous la dénomination de « crise de goutte ») sont causés par le dépôt de microcristaux dans la membrane synoviale. « Cela crée des traumatismes destructeurs qui peuvent occasionner une destruction du cartilage, du ligament, qui assure une partie de la stabilité du pied et de l’os qui le soutient« , ajoute le spécialiste.

Les infections bactériennes du pied, principalement causées par des staphylocoques ou des streptocoques, sont relativement rares. Enfin, le diabète (de type 1 ou 2) favorise les neuropathies, c’est-à-dire la perte de sensibilité nerveuse, les déformations du pied, la formation de cors, de crevasses, voire d’ulcères du pied encore appelés maux perforants plantaires.

Névralgies du pied

Parmi les névralgies, le névrome de Morton s’avère la plus fréquente. Elle provoque des douleurs importantes, généralement situées entre le 3e et le 4e orteil. Ce type de névralgie concerne principalement les personnes actives âgées de 30 à 60 ans. La morphologie du pied peut jouer un rôle ainsi que le port de chaussures inadaptées, c’est-à-dire trop étroites ou avec des talons hauts. La prise en charge d’un syndrome de Morton est graduelle. Elle commence généralement par de la rééducation et par le port de semelles orthopédiques afin de diminuer les pressions sur les zones douloureuses. « Si cela n’est pas suffisant, une ou deux injections à base de cortisone peuvent être envisagées. Au-delà, ce n’est pas conseillé », ajoute le chirurgien. Enfin, en dernier recours, une intervention chirurgicale visant à retirer la partie malade du nerf qui occasionne la douleur, peut être programmée.

Fractures et traumatismes

Comment savoir si on a un os cassé dans le pied ?

Les fractures et les traumatismes sont très fréquents dans la population générale. Chez les coureurs, par exemple, la répétition de microtraumatismes occasionne une usure mécanique prématurée des ligaments et du cartilage. Conséquence : l’arthrose peut commencer à se manifester prématurément.

Un autre comportement néfaste pour le pied est la pratique d’un effort physique intense mais inhabituel. « Une personne sédentaire qui entreprend une randonnée de 20 km

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