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ToggleDéfinition du traumatisme crânien
Le traumatisme crânien survient lorsqu’un impact est reçu par la tête, affectant l’espace entre le cerveau et le crâne, entraînant une altération de la conscience. Que ce soit par chute, agression, accident de circulation ou de vélo, blessure par arme ou lors d’activités sportives, les cas de traumatisme crânien sont fréquemment recensés de nos jours. Les chutes sont particulièrement communes chez les personnes âgées et les jeunes enfants.
Gravité des traumatismes crâniens
Les traumatismes crâniens présentent une gravité variable et sont classifiés en trois catégories :
- Traumatisme crânien léger (TCL) ;
- Traumatisme crânien modéré ;
- Traumatisme crânien sévère.
Symptômes : Comment reconnaître un traumatisme crânien ?
Traumatisme crânien léger
Il s’agit de la forme la plus courante. Aucun symptôme neurologique manifeste n’est présent, et il n’y a pas de lésion cérébrale. Le traumatisme entraîne une perte de connaissance immédiate, où le patient est momentanément « sonné », ressentant parfois de légers maux de tête ou des vertiges. On parle alors de lésion cérébrale traumatique légère (LCT légère).
Traumatisme crânien modéré
Ce type de traumatisme peut inclure une perte de connaissance initiale, des céphalées, des vomissements, des altérations de la conscience, une fracture faciale (nez cassé, dents brisées…) accompagnée d’une fuite de liquide céphalo-rachidien (liquide transparent entourant le cerveau) par le nez ou les oreilles.
Traumatisme crânien sévère
Cette catégorie implique des lésions anatomiques du cerveau (nécrose hémorragique accompagnée d’un œdème) soit au niveau de la blessure initiale, soit par effet de contre-coup. Ces dommages entraînent des symptômes neurologiques localisés tels que la réduction de la force musculaire ou de la sensibilité dans un membre, une asymétrie des réflexes ostéotendineux, le signe de Babinski, des troubles du langage, et autres.
Parfois, la victime peut se trouver dans un coma profond de stade III suite au choc. Des symptômes de décérébration peuvent être observés. Un examen par scanner est alors réalisé en urgence.
Durée des effets d’un traumatisme crânien
La durée des effets d’un traumatisme crânien varie selon la nature et la sévérité de l’impact. Pour un traumatisme léger, la guérison peut prendre quelques jours. Dans les cas graves, la perte de connaissance peut durer de quelques secondes à plusieurs jours.
Quand s’alarmer suite à un choc à la tête ?
Il est crucial de consulter un médecin après tout choc à la tête. La présence de nausées, de vomissements, de céphalées persistantes, de vertiges, d’altérations de la conscience ou d’une perte de connaissance sont autant de signes d’alerte.
Vomissements post-chute : combien de temps après ?
Le vomissement peut survenir rapidement après un choc, car il stimule une région du cerveau appelée « zone du vomissement ». Les vomissements peuvent apparaître peu après la chute ou jusqu’à 5 à 6 heures plus tard, se manifestant par des jets incontrôlés. En cas de vomissement, une consultation médicale rapide est recommandée.
Diagnostic des traumatismes crâniens
Examen clinique
L’examen d’une personne ayant subi un traumatisme crânien commence par une surveillance clinique pour évaluer son état de conscience, à travers des questions simples ou des demandes d’actions simples comme tirer la langue ou bouger un bras. En cas de perte de connaissance (coma), les réponses aux stimulations douloureuses sont testées :
- En évaluant le tonus des membres ;
- En vérifiant le contrôle des sphincters ;
- En testant les réflexes photomoteurs (réaction de la pupille à la lumière) ;
- En mesurant la pression intracrânienne ;
- Les troubles végétatifs sont notés : tension artérielle, rythme cardiaque, température, troubles respiratoires…
On recherche également :
- Des antécédents de crises convulsives ;
- Des signes de localisation neurologique : asymétrie du tonus musculaire ou des réflexes ostéotendineux, asymétrie des pupilles… ;
- Un traumatisme du cuir chevelu, une fuite de liquide céphalo-rachidien par le nez ou les oreilles ;
- Des lésions associées : membres, bassin, abdomen, thorax.
Le scanner
Le scanner est essentiel pour évaluer les dommages lésionnels du traumatisme crânien (fracture, contusion cérébrale, hémorragie…). Attention, si le scanner est réalisé immédiatement après le choc, des lésions peuvent apparaître dans les heures suivant l’accident.
- Cas de la radiographie du crâne
Les radiographies du crâne étaient autrefois couramment utilisées, mais leur utilité a diminué avec l’avancée des techniques d’imagerie. La Haute Autorité de Santé (HAS) a révisé les indications précédentes en précisant les autres techniques recommandées aujourd’hui : dans le cas d’un traumatisme crânien, seul le scanner est recommandé (sauf pour les traumatismes mineurs où aucune imagerie n’est indiquée).
Quelles sont les complications possibles ?
La surveillance des complications est cruciale car un diagnostic précoce peut permettre leur traitement. Il existe deux types de complications.
L’hématome extra-dural (HED)
Il s’agit d’une cause majeure de mortalité chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien. L’hématome extra-dural se forme entre l’os et la dure-mère, souvent au niveau temporal. Un vaisseau sanguin (artère ou veine) est endommagé lors de l’impact et saigne. Un trait de fracture osseuse est souvent associé. L’hématome, initialement de petite taille, s’agrandit progressivement, comprimant de plus en plus le tissu cérébral sous-jacent.
Au début, le patient peut ne présenter aucun symptôme ou seulement des troubles de la conscience dus à la commotion cérébrale. Puis, progressivement, les signes de l’hématome extra-dural apparaissent : obnubilation (diminution de l’état de conscience), céphalées, signes de localisation variables en fonction du siège de l’hématome et des structures anatomiques qu’il comprime (aphasie, syndrome frontal, mydriase du même côté que la lésion…).
L’hématome sous-dural (HSD)
L’hématome sous-dural se forme entre la dure-mère et l’arachnoïde, des membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Il se développe généralement assez tardivement, quelques jours ou plusieurs semaines après le traumatisme (parfois quelques mois ou années plus tard !). Ce traumatisme peut avoir été mineur et indirect (chute sur les fesses par exemple). La survenue de l’hématome sous-dural est favorisée par les traitements anticoagulants, les maladies hémorragiques, et l’alcoolisme chronique.
Le début est marqué par des céphalées et des troubles psychiques qui s’intensifient progressivement. Des troubles neurologiques apparaissent ensuite : obnubilation (diminution de l’état de conscience) pouvant aller jusqu’au coma, troubles sensitifs discrets, aphasie (trouble du langage), mydriase (dilatation de la pupille) du côté de la lésion…
Quelles peuvent être les conséquences d’un traumatisme crânien à long terme ?
Les séquelles à long terme sont relativement fréquentes et varient considérablement d’une personne à l’autre. Elles peuvent inclure :
- La persistance de syndromes déficitaires n’ayant pas totalement régressé ;
- Une épilepsie post-traumatique pouvant apparaître dans les deux années suivant le traumatisme ;
- Des troubles psychiques pouvant évoquer une démence. Le médecin doit rechercher une hydrocéphalie communicante (accumulation excessive de liquide cérébro-spinal) pouvant être traitée par dérivation ventriculaire. L’hémorragie méningée post-traumatique peut en effet avoir « feutré » la face interne de la voûte crânienne à l’endroit de résorption du liquide céphalorachidien ;
- Une fistule dure-mérienne (malformations vasculaires artério-veineuses) avec écoulement de liquide céphalorachidien par le nez expose à des méningites purulentes à répétition ;
- Un syndrome frontal post-commotionnel chez les traumatisés du crâne : ce sont des patients qui se plaignent de maux de tête, de troubles psychiques et de vertiges alors que l’examen clinique et les examens complémentaires sont normaux. Le traitement difficile repose sur les antidépresseurs et la prise en charge psychologique ou de psychothérapie.
Traitements : est-ce qu’un traumatisme crânien se soigne ?
La prise en charge d’un traumatisme crânien diffère en fonction de la gravité du traumatisme :
- La commotion cérébrale nécessite une surveillance pour détecter une complication secondaire : hématome extradural ou hématome sous-dural (voir plus bas) ;
- La contusion cérébrale régresse sous traitement médical (anti-œdémateux). Parfois, l’œdème cérébral est assez important pour provoquer un début d’engagement cérébral (engagement de la partie inférieure du cerveau dans le trou occipital). Une hémorragie méningée est souvent associée à la contusion cérébrale et se traduit par des céphalées, une raideur de nuque et des troubles de la conscience ;
- Les lésions cérébrales mineures se résolvent spontanément ;
- Le coma profond d’emblée : s’il existe un hématome opérable, l’intervention chirurgicale est réalisée immédiatement. Dans le cas contraire, seul un traitement médical de réanimation est entrepris en milieu spécialisé (anti-œdémateux, réanimation respiratoire, etc.). Le pronostic dépend en grande partie de l’âge du patient : plus celui-ci est âgé, moins les chances de guérison sont grandes ;
- L’hématome extradural (HED) : le scanner en extrême urgence permet le diagnostic, ou éventuellement l’imagerie par résonance magnétique (IRM). En l’absence de scanner, tout traumatisé du crâne doit être surveillé en milieu hospitalier. Cette urgence extrême nécessite un traitement immédiat : la trépanation (trou dans le crâne) et l’évacuation de l’hématome ;
- L’hématome sous-dural (HSD) : cette urgence nécessite un électroencéphalogramme. Le scanner ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont essentiels. Le traitement consiste dans le traitement médical anti-œdémateux (ACTH, corticoïdes, Synacthène) et l’évacuation chirurgicale de l’hématome.
La rééducation fonctionnelle en cas de séquelles cognitives
Pour 5% des traumatismes crâniens graves, 8 000 patients auront des séquelles invalidantes et 1 800 personnes deviendront dépendants. Les troubles cognitifs font partie des séquelles les plus courantes et incluent notamment les troubles de la mémoire, de la concentration et de l’organisation (capacité à faire plusieurs choses à la fois).
Un bilan neuropsychologique sert de base pour évaluer l’étendue des atteintes cognitives. À partir des résultats, la rééducation fonctionnelle est adaptée individuellement en fonction des troubles. Des recherches sont en cours pour déterminer si les médicaments dopaminergiques peuvent faciliter cette rééducation.
Prévention
Dans la vie quotidienne ou lors de la pratique de certains sports, il est crucial de prévenir les traumatismes crâniens graves en adoptant des mesures de sécurité, notamment le port d’un casque adapté.
Certains métiers nécessitent également le port d’un casque de sécurité.
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Clara Duval, rédactrice spécialisée en formation médicale et prévention, apporte son expertise au service de la sensibilisation du grand public.

